Édition du mercredi 17 avril 2002
Risques de dioxine par incinérateur : Bernard Kouchner, ministre de la Santé, saisi par deux associations vendéennes
Deux associations vendéennes ont demandé à Bernard Kouchner, ministre de la Santé, d'inclure leur région dans l'étude qu'il lance sur les effets de la dioxine dans la population, en raison de la présence, à Boufféré (Vendée), d'un incinérateur "rudimentaire" de 1974 à 1982.
Evoquant début avril dernier les cas de l'incinérateur de Nivillac (Morbihan) et surtout de celui de Gilly-sur-Isère (Savoie) - dont les taux de dioxine mesurés dans ses émissions aériennes étaient « nettement supérieurs » à la norme européenne -, le ministre de la Santé avait précisé quil avait demandé au préfet de Savoie de mettre en uvre un plan daction sanitaire local avec lévaluation des risques sanitaires et une étude épidémiologique visant à identifier un éventuel excès de cas de cancers au voisinage du site, réalisée par la Cellule interrégionale dépidémiologie.
De plus, le préfet de Savoie doit mettre en place un comité de suivi incluant les acteurs locaux et les associations, dans un souci de transparence.
En Vendée, les associations Itinéraire Bis et Ecologie sociale ont déposé leur demande le 12 avril, provoquant la surprise du maire actuel, Joseph Chatry, pour qui « tout le monde a oublié cet incinérateur ».
L'équipement intercommunal implanté à Boufféré, près de Montaigu, a été fermé en 1982 pour mauvais fonctionnement alors qu'il brûlait environ 120 tonnes de déchets par semaine.
Comme les déchets ménagers brûlaient mal, les industriels ont été encouragés à déposer leurs déchets, sans le moindre tri", explique l'élu écologiste Philippe Boursier. "Il y a eu en particulier une fabrique de meubles, avec tous les solvants et les colles que cela suppose."
Selon David Lelièvre, d'Itinéraire Bis, "c'était un barbecue géant qui ne retenait que les plus grosses particules". Des dioxines, mais aussi des métaux lourds, ont vraisemblablement pollué l'atmosphère du site, implanté à 300 mètres d'un hameau, ainsi que les prairies environnantes.
Une partie des 8 000 tonnes de résidus aurait été utilisée comme remblai, comme le prévoyait un document de l'époque. Personne ne sait avec précision, à ce jour, où a été transférée cette énorme masse. Les associations supposent qu'elle a été, en partie au moins, laissée à disposition de qui voulait se servir.
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